dessins de Jihel sur l'art brut
ART BRUT
DUBUFFET
JEAN DUBUFFET, L'ART BRUT ET JIHEL
C'est en 1974 que Jihel rencontrera le théoricien de l'art brut, l'année même où le peintre met un terme à l'Hourloupe, cette création qui se manifeste par des aplats bleus, rouges, noirs et blancs et qui sera le plus long cycle de son œuvre et surtout le plus connu, douze ans de hachures qu'il déclinera en dessins, tableaux, sculptures et installations.
De cette rencontre, la seule d'ailleurs à ma connaissance, les deux artistes ne retiendront rien, sinon un bon moment libertaire pour casser la culture dominante et asphyxiante. Ce jour là, Jihel exposera à DUBUFFET son projet de détournement de ses œuvres, l'éclat de rire qui s'ensuivit valu accord, et c'est ainsi que naquit dans cet esprit vif argent toute une série de planches sérigraphiées à petit tirage mettant en scène dans un imaginaire comme seul sait le faire Jihel, toute une ribambelle de personnages fictifs ou historiques. Il est singulier et amusant de chercher dans ces œuvres miniatures Talleyrand ou Cléo de Mérode hourloupés à la manière de.
Ces créations prolongent l'œuvre d'un artiste incontestable et sont chères aux collectionneurs de ce mouvement artistique.
En 1985, à la mort de Jean Philippe Arthur Vincent DUBUFFET, Jihel cessera de triturer son maître et bloquera toutes publications ayant un rapport avec lui. La mort dira-t-il reprend l'approbation tacite de la vie.
En conclusion cet artiste extravagant utilise sa grande et vaste connaissance de l'art moderne et contemporain pour créer un monde de fiction où tout parait faux, mais n'est finalement que son choix, celui de la liberté de l'instant comme un pied de nez aux idées reçues.
En 1977, Jihel soutiendra son ami contre la régie Renault qui a enterré une œuvre d'art et commande, le "salon d'été" Une série de cartes qui fit grand bruit sera éditée à cette occasion.
Anna ALEKSANDROV.
Galerie MARICEVIC, Moscou.