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JUDAÏCA

L'ART ET LA MATIERE DU JUDAÏSME CHEZ JIHEL. 


Il y aurait beaucoup à dire de l'écriture dessinée de cet artiste attachant, on est pour ou on est contre, mais il est difficile de rester indifférent devant cette puissance de feu. Personnellement ma position est fixée depuis les années 70, ou l'ayant rencontré à plusieurs reprises, lors de meetings à la Mutualité alors que je résidais à Paris, je suis pour à 150 % et je vais tenter d'expliquer le pourquoi.

Je ne suis pas collectionneur (Mais j'ai toujours acheté ses dessins pour soutenir son combat) et je suis juif comme mon nom ne l'indique pas, ceci étant dit, il faut vraiment en finir avec ces faux procès en antisémitisme qui colle au pinceau de Jihel, on peut être contre la politique d'Israël sans être catalogué de suite dans le camp des Brasillach, Céline et consorts. (Ce même problème persiste pour d'autres dessinateurs et je pourrais aisément remplacer Jihel par Siné sans changer un mot.)

Cette mauvaise réputation dont il s'est plusieurs fois expliqué dans la presse remonte à un procès en référé que lui a intenté un député socialiste des Vosges, Jean Valroff pour un dessin publié dans la presse locale (1) et également dans une série de cartes postales extrêmement rare "Le crayon Vosgien" (Dont à l'époque l'extrême droite avait manipulé le titre en "Le crayon faux-chien" satire xénophobe anti Jihel.) Le dossier va en une journée du Grand Orient de France au Palais de l'Elysée ou François Mitterrand siffle la fin de la partie. (Il fallait aller très vite, on était en période d'élections d'ou le procès en référé qui pouvait être jugé dans la semaine.) Il faut rappeler que l'artiste n'en était pas à son coup d'essai sur les Vosges et avait provoqué la démission du directeur de cabinet du maire d'Epinal pour son "Juif errant" qui accusait Philippe SEGUIN d'avoir été socialiste et s'attaquait en cela à Lionel STOLERU.

Ceci mis au point il est de bon ton de rappeler que Jihel soutient graphiquement et textuellement deux mouvements importants en Israël : "J Street" et "La paix maintenant" dont le principe est deux peuples, deux états. Il se bat de toutes ses forces contre les extrémistes juifs dont "La ligue de défense Juive" et il n'était pas rare dans les années 70-80 qu'il fut pris à partie physiquement de très nombreuses fois lors d'expositions Parisiennes et Italiennes. Gérard SYLVAIN écrivain Juif et éditeur célèbre (Proche du Front National et ami des Le Pen) disait de lui, je cite : J'ai rencontré Jacques LARDIE lors d'une exposition, j'ai été séduit sur le champ par la virulence et la précision de sa plume contestataire. Je dois préciser que je ne partage aucunement ses options politiques, cependant je rends hommage au talent du polémiste qui a le courage de s'attaquer aux moulins à vent de l'histoire. Dans quelques années, ses dessins seront d'authentiques témoignages historiques. Fin de la citation.

Je me surprends à découvrir sur ce site dédié au diable boiteux nombre de dessins qui m'ont échappés à l'époque, et qui me rappelle cette discussion âpre sur Talleyrand et les juifs au sortir d'une conférence à la Sorbonne... Souvenirs, souvenirs... Si tu me lis l'ami Jihel sache que tu manques à cette époque folle que nous vivons, à moi, à nous...

 

Abraham LANG, Israël

 

(1) Le Républicain Lorrain du 10 février 1986. 

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