Charles Louis Philippe.

 

On ne rencontre pas Charles Louis Philippe par hasard, on le cherche, on le trouve et il entre en vous pour ne plus en sortir.

Le lire, bien sur, c'est essentiel, mais...

Fatalement pour le dessinateur que je suis il me fallait le traduire en images de Bubu de Montparnasse à Croquignole, pas toujours facile alors j'ai choisi quelquefois la dérision et l'humour et ce pour les "regardeurs" en me positionnant en dehors des hiérarchies de l'idée, cette force de l'utopie et de l'uchronie.

L'orgueil est plein de silences...

Cet écrivain à qui la postérité n'a pas donné la place qu'il méritait possède un sens minutieux pour décrire les petites gens, les lieux modestes. Sa réflexion sur la misère et la pauvreté, sa défense des humbles en fait pour moi un homme de liberté, un penseur de l'idéal libertaire.

Son regard m'a fasciné longtemps, il y a une malice qui se traduit en mots de force, une écriture fidèle et constante où se cache une tristesse infinie, celle des grands poètes.

J'ai une affection particulière pour les artistes maudits, ceux qui viennent de la faim et du froid. Ceux qui souffrent dans leur chair ont ce besoin de parler, de crier, d'avoir raison contre l'ordre établi.

Mes dessins ne sont que des pamphlets pour amplifier le bruit des pauvres. Quelqu'un a dit avant moi "Si les pauvres ne faisaient pas tant de bruit, les riches ne s'apercevraient même pas qu'il y a des pauvres" Je fais mienne cette phrase pour la traduire en charges.

 

Jacques Camille Lardie dit Jihel.